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Alix Senator tome 8 : Pétra, la cité cachée du désert
Valérie Mangin lève le voile sur le site archéologique qui a inspiré le nouvel album "Alix Senator - La Cité des poisons".
"Alix n’était encore jamais allé à Pétra, il était temps de réparer cette injustice. La cité nabatéenne, cachée au cœur des montagnes, était une des plus mystérieuses merveilles de l’Antiquité. Bien peu pouvaient se vanter d’y avoir pénétré. Aujourd’hui encore, elle continue à fasciner : on a bien du mal à croire que ses splendides façades sculptées dans la roche ne s’ouvrent que sur quelques chambres funéraires. On s’attendrait plutôt à quelque labyrinthe parsemé de pièges et menant à un trésor précieux. Ce n’est pas pour rien qu’Indiana Jones finit par y découvrir le Graal dans sa Dernière Croisade. La quête d’Alix et de ses compagnons est tout autre mais elle se devait de le mener elle aussi dans un lieu aussi iconique et inspirant. "
Valérie Mangin
L’urbanisme
Pétra compte à son apogée près de vingt-cinq mille habitants. Les maisons en dur s’y généralisent seulement au premier siècle avant notre ère. À côté d’elles, on trouve toujours des quartiers troglodytes et des groupes de tentes. Tous se situent dans un cirque rocheux aux failles creusées par des wadis, des cours d’eau. Les principales rues de la ville suivent leurs cours. Ainsi, c’est autour du wadi Mousa (nom actuel) qui traverse la cité d’est en ouest qu’ont été installés les monuments du centre-ville : palais, temples, marchés… Autour des autres wadis, qui coulent plutôt du nord au sud, on trouve surtout des allées de tombeaux ainsi que d’autres sanctuaires.
Le paradis
Les jardins de Pétra sont célébrés par les voyageurs de l’Antiquité. Sous les Romains, elle fait même figure de véritable oasis. Près du palais royal, on trouve alors un « paradis », un jardin à la mode hellénistique. Il imite ceux des palais du roi de Judée, Hérode le Grand. Les dimensions du bassin (quarante-trois mètres par vingt-trois pour une profondeur de deux mètres et demi) en font le plus grand réservoir d’eau de Pétra. C’est un élément de prestige indéniable pour la cité : il démontre à la fois la richesse et la modernité de ses souverains.
Les Nabatéennes
Les femmes semblent avoir eu une situation relativement privilégiée à Pétra, même s’il leur était interdit d’assister aux banquets. Il faut dire que leurs maris sont souvent retenus au loin par le grand commerce, l’entretien des troupeaux ou la guerre. La monogamie paraît de rigueur dans la cité, sauf peut-être pour les souverains qui épousent aussi leurs sœurs, selon le modèle égyptien. Les reines jouent un rôle croissant à partir du premier siècle avant notre ère : elles apparaissent alors sur les inscriptions honorifiques et les monnaies aux côtés des rois.
Drachme nabatéenne du roi Obodas III, représenté avec son épouse,
14 avant Jésus-Christ.
Potions et parfums
Le grand commerce avec l’Inde et l’Afrique amène beaucoup d’épices et d’herbes aromatiques à Pétra. Les femmes s’en servent pour cuisiner mais aussi pour préparer toutes sortes de potions pour guérir comme pour tuer. Selon l’historiographe Flavius Josèphe, l’une d’elles officie même comme empoisonneuse à la cour du roi Hérode à Jérusalem. Reste que la plupart se contentent de préparer plutôt des parfums. Les plantes sont lavées, réduites en poudre et elles marinent dans l’eau chaude toute une journée avec du sel, avant d’être filtrées et cuites. On y ajoute alors une matière grasse et, le lendemain, on peut enfin récupérer les huiles saturées de parfum qui flottent à sa surface.
Alix Senator tome 8 - La Cité des poisons