Interview

Interview d'Annelise Heurtier pour Envole-moi

Pourquoi avoir choisi de traiter du thème du handicap à travers une histoire d’amour ?

En fait, au départ, je n’avais pas vraiment prévu d’écrire une histoire d’amour. L’idée de base était la danse intégrée.
J’ai donc tout d’abord imaginé mon héroïne féminine, fan de danse, en fauteuil roulant. Un temps, j’ai envisagé en faire la narratrice du roman…avant d’abandonner l’idée. Aussi empathique qu’elle soit, je pense qu’il est difficile pour une personne valide de se mettre à la place d’une personne en fauteuil roulant….et comme je voulais que mon roman soit rédigé à la première personne, le risque était grand de « sonner faux ».
D’où mon idée de raconter Joanna à travers les yeux d’un autre protagoniste, valide, dans lequel je pourrais plus facilement me projeter. J’avais plusieurs possibilités : le/la meilleur/e ami/e, le frère ou la sœur….et l’amoureux.
Comme mon éditrice m’avait justement suggéré d’écrire une histoire d’amour, je me suis dit que c’était l’occasion de me lancer !

Vous décrivez avec beaucoup de justesse les émotions adolescentes de votre narrateur. Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Rien de spécial. J’ai essayé de me mettre à sa place, simplement. J’ai pensé aux questions que je me poserais, les doutes que j’aurais dans une relation comme la sienne. Même si l’amour de Swann pour Joanna est infiniment puissant, il ne peut pas prétendre que le handicap n’y change rien. Et en même temps, je ne voulais pas d’une histoire sur le handicap uniquement….Mes objectifs étaient assez contradictoires, dans le fond !

La musique est très présente dans ce roman, que ce soit par la guitare de Swann ou la danse : quelle relation avez-vous avec la musique ? 

Je ne suis pas particulièrement mélomane. Je n’écoute pas de musique en écrivant, par exemple….je trouve qu’elle est capable de susciter beaucoup d’émotions, et qui ne vont pas forcément dans le sens de ce que l’on est en train d’écrire ! Je ne sais plus vraiment comment j’ai pensé à l’expression « Envole-moi ». Il est difficile de provoquer les idées, et en l’occurrence, ce titre n’a pas découlé d’une séance de travail réfléchie. Il m’est un peu « tombé dessus » et c’est tant mieux, car je trouve qu’il convient très bien à mon histoire ! Bien sûr, il a fallu que nous demandions l’autorisation à Jean-Jacques Goldman, qui a très aimablement accepté. C’est assez incroyable, pour moi, parce qu’il est l’un des chanteurs phare de mon enfance ! 

Dans ce roman, les héros font souvent des listes, vous listez beaucoup de choses dans votre quotidien ?

Non… j’ai horreur des listes J Mais mon conjoint est un adepte. Enfin, dans son cas, ce sont surtout des listes à visée pratique. Concernant Swann et Joanna, elles sont plus sympathiques !

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