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Interview
Interview de Nicholas John Frith pour Hello, Monsieur Dodo ! et Hector et le colibri
Pour commencer pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours pour nos lecteurs ?
Nicholas John Frith :Je suis avant tout un illustrateur, ensuite un conteur et enfin un écrivain. C’est comme ça que je me vois pour le moment. Mon parcours professionnel a réellement débuté il y a quatre ans seulement, au moment où j’ai signé mon premier contrat avec Alison Green chez Books/Scholastic UK. Même si, pendant les trois ans qui ont précédé ce contrat, je produisais déjà de nombreuses illustrations et sérigraphies pour différents clients et pour des salons. Encore avant cela, j’ai servi des pizzas et des bières à la chaîne pendant presque 15 ans.
Hector et le colibri est votre premier album. Comment en avez-vous eu l’idée ?
Pour vous résumer, cela s’est à peu près déroulé de cette façon : quand l’idée sur laquelle je travaillais a été retenue, je me suis remis aux croquis pour trouver de nouvelles idées et de nouveaux personnages. J’avais dessiné un ours à lunettes dans un de mes carnets, Zoé, ma directrice artistique et Alison, mon éditrice, l’ont de suite aimé. Nous sommes allés au musée et c’est là que j’ai vu un colibri empaillé. Suite à cela, je me suis intéressé aux fruits exotiques et à l’Amérique du Sud, l’endroit d’où sont originaires l’ours et le colibri. Ensuite, si je me souviens bien, nous avons eu l’idée d’une histoire autour d’une relation (disons que parfois j’étais le colibri et ma femme l’ours…) et tout cela a donné naissance à ces personnages, Hector et le colibri, et leur relation.
Hector et le colibri a été shortlisté pour le Waterstones Children’s Book Prize 2016 et a gagné le Klaus Flugge Prize. Cette reconnaissance est-elle importante pour vous ?
Au début, c’était très bouleversant mais une fois les premières émotions passées, je vois surtout cela comme une merveilleuse reconnaissance de mon travail. Et surtout cela m’a permis, après toutes ces années, de pouvoir m’attribuer le statut d’artiste.
Votre album suivant, Hello, Monsieur Dodo !, met également en scène un oiseau, cher à l’imaginaire britannique (nous pensons notamment à Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll). Pourquoi ce choix du Dodo ?
À vrai dire, je ne me souvenais même pas qu’il y avait un dodo dans Alice au Pays des Merveilles avant de faire mes recherches pour le livre. Je ne suis pas sûr d’avoir réellement choisi le dodo, du moins pas consciemment. L’idée m’est simplement venue à l’esprit, déjà plutôt aboutie, après m’être penché sur la situation désespérée des espèces menacées, et de notre rôle dans leur disparition.
Où puisez-vous votre inspiration ? Des auteurs ou illustrateurs en particulier ?
Je suis inspiré par toutes sortes de choses, trop nombreuses et arbitraires pour pouvoir toutes les citer. Cela dit, concernant les illustrations, j’adore le travail de beaucoup d’illustrateurs de la moitié du siècle, comme Roger Duvoisin. J’ai récemment découvert ses couvertures pour le New Yorker et elles sont tout simplement magnifiques. Il y a aussi Dahlov Ipcar, Leonard Weisgard, Jim Flora, Mary Blair et Alice et Martin Provensen… D’autres illustrateurs et artistes me viennent à l’esprit comme le merveilleux Eric Ravilious, mais aussi Blexbolex, parmi tellement d’autres.
Sur quels supports travaillez-vous ? Quels outils et techniques utilisez-vous principalement ?
Pour mes croquis quotidiens et mes notes : un crayon 2B, un stylo à bille noir et quelques crayons de couleur. Et un carnet sans lignes que je peux glisser dans ma poche.
Pour mes illustrations : de l’encre indienne noire, des pinceaux, un stylo à plume, un crayon noire à mine fine et un crayon de cire noir. Et du papier ! Généralement, un papier fin et lisse de 70 à 90gr.
Je produis habituellement mes illustrations par couches selon la technique de la pré-illustration séparée, populaire pour que je ne sais quelle raison dans les années 1950. Cette façon de travailler par couches a également été une influence importante lorsque je me suis auto-formé à la sérigraphie il y a 6 ans.
Quels sont vos prochains projets d’illustrations ?
J’ai un nouvel album, Un loup-garou nommé Oliver James, qui sort en Angleterre en septembre, toujours avec Alison Green chez Books/Scholastic. Il raconte l’histoire d’un garçon qui se transforme en loup-garou alors qu’il attend le bus pour rentrer chez lui… En ce moment, je travaille sur les illustrations d’une série incroyable de livres sur la nature, écrite par Rachel Poliquin pour un éditeur américain, qui devrait être publiée entre 2018 et 2019.
En plus de cela, je prépare une poignée d’autres albums qui devrait, je l’espère, voir le jour d’ici peu de temps.
Interview réalisée par Hermine Hémon.
Propos recueillis et traduits par Clara Barnouin et Casterman.
Retrouvez l’interview sur le blog de Mes Premières Lectures.